jeudi 12 juillet 2018

traversée des anciens

CR de Benoît:

L’annulation de la traversée des anciens la dernière fois nous avait laissé sur notre faim. Il fallait donc y remédier.
Un beau matin, le téléphone sonne, le président est au bout du fil : « J’ai 3 jours et vous ? » Et bien nous aussi et ça tombe parfaitement mais a une condition, j’amène ma dulciné cette fois. Pas de soucis pour Noé et Mick, Maud est acceptée.
Et c’est le retour de l’équipe Vercors du Gasoil pour un nouveau week-end dans ce beau massif ! Comme dirait un DE croisé à Gournier, le Vercors y’a pas de gaz, pas de boue et pas de concrétions qui bouchent tout comme chez vous !
Alors en route ?
Dimanche début d’après-midi, rendez-vous au camping des bruyères. La patronne est très gentille, l’emplacement choisi (après de longues palabres) très agréable. Nous installons les tentes, trions le matériel et partons direction le scialet Brudour pour l’équiper en vue de notre sortie de traversée.

installation au camping des bruyères

Note pour ceux qui voudraient y aller dans le futur : prenez un gps ou empruntez la piste forestière du brudour.
Vous l’aurez compris, on a galéré pour trouver l’entrée. J’équipe le puits d’entrée (prévoir une C30 + 4 mousquetons) et nous nous faufilons dans la cavité direction le passage clé pour vérifier que ça passe. Maud se débrouille super bien malgré sa faible expérience et tente d’esquiver toutes les flaques. Il est vrai que l’eau et la grotte sont à 6°. 

l'équipe

entrée du Brudour

Ben à l'équipement

Ça passe, le niveau d’eau est très bas comme nous avons pu le constater une fois arrivés à la rivière. Nous ressortons donc non sans avoir apprécié un spectacle de danse sur corde de Noé notre teletubbie rouge préféré.
TPST : 2h30

acrobaties dans le passage clé...



deux tourtereaux perchés sur un bloc glaiseux

On rentre au camping pour une bonne soirée pasta bière et Pierrot nous rejoint, direct depuis l’aven, d’une grotte à une autre, trait d’union entre l’Ardèche et le Vercors ! Bref, on mange, on boit on dort.
Sincères remerciements à notre voisin qui dort dans son camion et à ses soucis de prostate, il a réussi à égayer notre nuit d’incessants coups de portières !

Réveil à 7h30 le lendemain, Maud file acheter du pain et du pain Viennois à la boulangerie de la Chapelle. Une fois repus, nous hésitons sur la conduite à tenir… Piscine municipale et bières où 10h sous terre par 5° avec de l’eau jusqu’à la taille ?

Finalement nous optons pour les 5°.
On se gare à Fond d’Urle et on remonte les pistes, on trouve l’entrée de la traversée des anciens sans trop de problèmes et le président part équiper en rappels débrayables. Noé ferme la marche histoire de débloquer puis de tirer les rappels (prévoir deux C30 + quelques mousquetons + corde de secours).


discrète entrée du trou des anciens

3 longueurs pour ce magnifique puit des jouisseuses (les spéléos du Vercors sont des poètes… (on le serait nous aussi si on arrivait après 25 ans de travail à créer une traversée comme celle-là))
Petit frisson tout de même lorsque Noé rappel la première corde, il n’y a maintenant plus qu’une issue. Nous nous glissons dans le méandre de la gentille fée, que j’aurais nommé autrement personnellement mais bon par respect pour les 90 tirs nécessaires à son élargissement on va garder ce nom. 

puits de la montre en or


Nous descendons toute une série de magnifiques puits, quelques ressauts et arrivons à la rivière et à la salle de triage où nous dégainons les Yums Yums ! Festin de pates chinoises pour tout le monde ! Mine de rien ça fait du bien de manger et de boire du chaud. Nous étrennons également pour l’occasion ma gourde filtrante qui dans ces milieux aquatiques est fort pratique et permet de se débarrasser de pas mal de poids. 

Ben devant les pates chinoises implorant Zhurong, dieu du feu, pour que la cuisson soit bonne


la gare de triage

La logistique est parfaite, l’un mange puis il s’équipe de sa néop le ventre encore chaud de ses yums yums.
Une fois restaurés, nous entamons la descente de la rivière de montué. C’est facile, juste assez large, il y a peu d’eau et c’est MAGNIFIQUE !!! Parfois, les galeries sont si hautes que même avec le spot des scurions à fond, on ne peut pas voir le plafond. 



progression dans la magnifique rivière du Montué



On avance bien, le moral est au beau fixe, Pierrot équipe les quelques cascades rencontrées, Maud s’extasie devant les toutes petites excentriques qui parsèment les murs, Mick la prévient : « attention à la marmite au sol », Maud continue, Mick pointe la marmite du doigt, Maud continue et PLOUF, s’enfonce jusqu’à la poitrine dans la marmite… Un grand moment de rigolade.
Il faut dire que Maud est rassurée, elle craignait d’avoir très froid mais avec les néops tant qu’on avance, on n’a pas froid.
Notre traversée continue et Pierrot continue à pester contre son étrange choix de mettre au bout de ses longes des autolocks. En revanche il apprécie sa combi intégrale puisqu’il il nage tranquillement pendant qu’on s’escrime avec les mains courantes. 

dernière cascade de la rivière

salle de la cascade



Le dernier rappel est magnifique, nous débouchons dans la superbe salle de la cascade avant d’attaquer la partie sèche du parcours. Après la salle de la cascade c’est la salle des ténèbres et son chaos de bloc qui nous barre la route. Les grimpettes en combis attaquent nos dernières réserves d’énergie. Nous retrouvons finalement la rivière de la bournette après le passage clé et sortons finalement de terre à 20h30 après 10 heures passées sous terre. 

rivière de la bournette



Arrivés au camping nous nous jetons sous une bonne douche chaude et savourons de « la manivelle » une excellente bière artisanale du Diois !

Mardi 10, tout le monde est debout pour 7h. Le temps de déjeuner et de plier le camp, il est déjà 9h. Comme il fait beau et chaud, on compte bien profiter de notre dernière journée sur place pour faire une dernière sortie. Comme Maud et Ben ne connaissent pas Gournier, ça sera l'objectif de la journée!
Arrivés sur le parking des grottes de Choranche (attention, se garer au début du parking!), nous enfilons les néops trempées de la veille, sensations désagréables garanties! Après un petit quart d'heure de marche, nous arrivons au lac d'entrée et gonflons le ''big air boat'' de Ben, le must de la croisière souterraine! Comme nous sommes les premiers, Mick équipe la vire d'entrée (prévoir C40 + 10 mousquetons) puis nous fonçons dans la grosse galerie fossile, avec les néops, autant dire qu'on a pas froid… Arrivés à l'accès 3, c'est avec plaisir que nous retrouvons la rivière pour nous rafraichir.
Ne voulant pas sortir trop tard, nous faisons une pointe jusqu'à la salle Chevalier, grignotons une barre, puis faisons demi-tour. La progression dans la rivière est agréable, le niveau d'eau bas. Maud et Ben venant pour la première fois en prennent plein les yeux, le travail de l'eau sur la grotte est exceptionnel, elle mérite vraiment son titre de plus belle rivière souterraine d'Europe!
De retour sur la vire ça bouchonne… Un groupe s'en va, l'autre arrive, du monde, des cordes emmêlées, bref… on patiente un quart d'heure avant de finalement retrouver l'entrée.

Vers 15h, c'est fatigués mais content de notre week-end que nous regagnons l'Ardèche et son étouffante chaleur, la tête remplie des superbes rivières que nous avons parcourus.

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