samedi 4 août 2018

gouffre Berger


CR de Ben
29/08/2018

6 mois qu’on l’attendait ! 6 mois qu’on avait inscrits fébrilement nos noms sur les formulaires de réservation. Toute cette attente pour ce monument de la spéléologie, le premier -1000 au monde, le Gouffre Berger !




La première inscription fut à 3, Noé, teletubbies rouge, Mick président de son état et Benoit, en formation. Se greffa ensuite Alan, qui renonça quelques semaines avant le départ. Il fut remplacé par Maud, qui a contracté le virus de la spéléo suite à ses aventures dans le Vercors.
Deux semaines avant la date fatidique Pierrot prend une décision audacieuse en décidant de nous accompagner. Entrée dans le gouffre le lundi matin et travail à Orgnac le mardi à 12h. Pour un TPST moyen de 20 h, c’est joueur mais bon, la chance sourit aux audacieux !
Pour la petite histoire, le CDS 39 équipe depuis plusieurs années le gouffre pendant 1 mois puis gère un planning de descente. En échange, les joyeux spéléos inscrits sont priés de remonter des ordures d’un point décharge à un autre et cela jusqu’à la sortie.
Mick et Noé qui sont descendus dans le Berger en 2016 jusqu’à -700 peuvent témoigner de l’efficacité du dispositif. En effet, plus beaucoup de sacs à remonter (une quinzaine) et un gouffre propre !
Rendez-vous est donc pris le dimanche à 17h pour un départ d’Ardèche. 17h c’est l’heure ou Pierrot décide de mettre son célèbre gratin de pâtes au four. Départ décalé à 18h15 du coup. On rejoint donc Mick et Noé à Méaudre qui y sont montés plus tôt dans le fidèle spéléo bus.
Installation et dégustation du terrible gratin de Pierrot ! C’est très bon bien qu’un peu gras. Renseignements pris auprès du cuisinier, il s’agit d’une recette secrète qui nous permettra de glisser dans les méandres.
Rémy Limagne, grand ordonnateur de ce rassemblement nous rassure, inutile de prendre la néop, les niveaux d’eau sont ultra bas.
Sous les regards un peu étonnés de nos voisins de camping, à Méaudres, nous finalisons les derniers préparatifs pour notre expédition prévue pour le lendemain…
Mick suspendu à une corde à 23h dans un camping, Pierrot qui remplit, vide, reremplit son kit, hésite, tergiverse et prend finalement sa pontonnière et sa capote.
Tel un père Castor, Mick nous régale d’anecdotes souvent macabres et après une dernière bière, nous allons nous coucher !
Le réveil sonne, tout le monde s’extirpe de son duvet et tout le monde tombe nez à nez avec Noé, déjà levé, raide et blanc comme une merde de laitier, « comme empaillé » d’après Mick. Il frissonne et n’a pas dormi de la nuit. Rageant d’autant plus qu’il était le mieux préparé d’entre nous ! Jugez plutôt : course à pied, vtt, cure de vitamine C, arrêt de l’alcool…
Malgré nos tentatives de minimisation des symptômes, il jette l’éponge et retourne se coucher, morose. Un coup dur pour notre équipe soudée.
Nous chargeons donc les kits dans le spéléo bus et quittons le camping à 7h. Arrivés au parking de la Molière à 7h35, nous nous enfonçons dans la forêt pendant 45 minutes avant d’arriver au bord du trou mythique où nous nous équipons. Un petit autographe dans le cahier et nous glissons déjà sur les premières cordes du premier puits. Il est 9h !



avant le grand départ...

Tous les premiers puits sont équipés en double. Une corde avec fractio et une corde plein gaz.
Après une succession de rappels (Puit du Cairn, Puit de l’Aldo…) et de méandres (faciles comparés au méandre de l’Ankou, la référence) nous progressons dans la grande galerie, puis le grand éboulis jusqu’à notre point prévu de repas : la salle des Treize où nous avalons sans se faire prier nos plats lyophilisés et un café pour se réchauffer.
Puis c’est reparti ! Quelle magnifique salle que la salle des XIII, Des immenses gours, de superbes concrétions. C’est gigantesque. Le parcours continu, plutôt agréable. Puis nous arrivons aux fameuses coufinades. Une portion moins large, avec de superbes mains courantes, magnifiquement posées et tendues… Non je déconne, les cordes sont là depuis au moins 15 ans, elles sont tonchées, détendues, pourries… Bon il n’y a pas beaucoup d’eau du coup on ne se mouille pas trop mais c’est plutôt acrobatique et fatiguant. S’en suit un long cheminement, vasques, rappels guidées… Malheureusement les cordes sont assez détendu et malgré le peu d’eau, on finit souvent le cul dedans, Pierrot pourra en témoigner.



les couffinades





beau plafond de fistuleuses après les couffinades


Deux magnifiques cascades suivent jusqu’à arriver au puit de l’ouragan qui ne fait pas beaucoup de bruit ce jour-là en raison du faible niveau d’eau. Le départ est plein gaz en plafond, belle ambiance !



puits de l'ouragan



base de l'ouragan



base de l'ouragan



réseau des cascades 



réseau des cascades



réseau des cascades



cascade Claudine


Encore quelques mètres de dénivelée et nous voilà arrivés à l’affluent et son magnifique petit lac. Nous prenons une petite pause à base de barres, faisons quelques photos et rendons un hommage à notre empaillé préféré.


l'équipe, incomplète, à -1100m



dédicace à l'absent...



l'affluent -1000


Il est l’heure de remonter à la surface, Pierrot doit rentrer ! Comme il doit dormir un peu avant de rentrer, il est décidé qu’il remontera en premier à son rythme et qu’une fois arrivé au bivouac -500, il pourra pioncer un petit peu sous les couvertures de survie en place en nous attendant. Maud Benoit et Mick remontent donc tranquillement, en faisant quelques pauses photos. Arrivés à la Salle Germain, nous entendons un bruit dans notre dos. Déjà les espagnols aperçus au fond ? Une lumière se rapproche, escalade une coulée et deux bras se tendent vers Mick : « c’est moi, c’est Pierrot… de l’eau s’il vous plait »
Dis donc, on a réussi à le doubler sans le voir ! En fait le Pierrot est tombé nez à nez avec une corde en remontant, il s’est jeté dessus, croll et poignée en avant et a remonté ce beau puit d’une trentaine de mètres. Une fois dans une petite galerie crado, il nous a entendu passer en dessous et s’est dit qu’il ne devait pas être au bon endroit.
Les retrouvailles faites, nous avons tous continué notre remontée. Nouvelle pause à 23h au bivouac puis c’est la remontée des puits. Nous sortons finalement du Berger à 4h du matin, frais et dispo, (jugez-en par vous-même grâce aux photos) et entamons la longue marche de retour jusqu’au parking de la molière en mode pilote automatique.



un dernier effort...



...après 18h sous terre

Mick prend vaillamment le volant du spéléobus direction Méaudre et Benoit en fidèle copilote lui tient compagnie jusqu’au camping (enfin presque, ça s’est joué à quelques minutes…)
Nous retrouvons Noé, le temps de s’inquiéter de son état de santé : ça va mieux ? Oui ? Cool, pousse toi je vais me coucher !
Levé à 9h30, nous flemassons au camping, Pierrot est partit lui direction l’Ardèche. Sa journée sera un vrai supplice (certains diront que le supplice fut pour ses visiteurs).
Après un bon déjeuner, nous mettons le cap sur le porche de Bournillon, plus grand d’europe pour un décrassage actif. Petit arrêt à Expe pont en Royans, magasin le plus chauffé d’Europe et cap sur l’Ardèche !
Un très bon week end, une magnifique grotte, une organisation sans faille, du latex, de l’huile, des fous rires ! Encore une victoire de la section grandes classiques du GASOIL !

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