vendredi 31 août 2018

prospection après les orages

CR de Pierre F

Suite à la 1er prospection que j'ai effectué en solo le 12 août, comme convenu, on se retrouve chez Mick avec une petite heure de retard ; ce n'est pas grave c'est les vacances !

Présent : Mick, Noé, Hubert (un chasseur curieux de Labastide) et moi-même (Pierrot F).
On part direction combe de Beth afin de voir l'étendue des dégâts que l'eau a causé au pauvre pont submersible.

NB : L'eau qui passe à ce carrefour collecte  toutes les combes en partant de la cime de la plaine depuis Bardelle soit, des centaines d'hectares de forêts et des kilomètres de pistes.
On par ensuite en direction de l'objectif visé ce jour.
Arrivés à Bardelle, aucun autre moyen de progression que de bons vieux crampons taille 40 à 47 pour continuer vu l'état des chemins devenus impraticables.



dégâts causé par les orages...


Avant d'aller voir le fameux trou trouver le 12 août on décide de remonter une combe pas encore explorée depuis l'orage.

On trouve deux trous à environ 8m d'écarts soufflant tous les deux et en plus de l'air très frais. On ce dit qu'une convection entre les deux est impossible. On pointe sur une carte puis continuons à serpenter les ornières jusqu’à avoir fait une belle boucle de quelques Kms.



un courant d'air prometteur?

On rentre on boit un coup bien mériter, Hubert le chasseur curieux nous lâches.
L'air qui s'échappe de ces deux orifices nous interroge beaucoup.
Sachant que les chemins ne vont pas rester dans cet état bien longtemps, on décide de commencer l’explo immédiatement.





direction le trou souffleur


19h30 nous voila au bord du trou qui souffle le plus.

Après quelques coups de masse, barre à mine et pied-de-biche, on comprend très vite que nous sommes dans un plafond, plus précisément celui d'un puits.

Quelques concrétions trouvés, toujours ce courant d'air. La motivation est à son comble.
On continue est après quelques heures d’efforts, l'entrée est enfin ouverte.






Un P10 rempli de lames assez étroit mais qui se descend quand même en désescalade.

Plusieurs départs pas forcément évidents, toujours du courant d'air, un petit peu de CO2 .

Un aven de plus de trouvé qui mérite encore deux ou trois séances de plus pour recalibrer et pouvoir travailler au fond sur les fameux départs afin d'essayer de trouver une suite avant que les chenilles d'un bull ne passent par dessus...

23h30 on plie bagage sous la pression des pyrales omniprésentes au milieu des bois, on cassera la croûte en toute convivialité chez Mick ou aucune pyrale essaiera de squatter le pâté ou le rouge ; Mick dis-nous ton secret!



invasion de pyrales


Dans la soirée, on remarquera que ce fameux papillon ravageur se regroupe énormément à l'entrée des deux trous souffleurs.
Le CO2, l'humidité ou la fraîcheur les attiraient-ils?

mercredi 29 août 2018

cascade de pissevieille

Samedi 11/08/2018:
présents: Maud, Noé et Mick

Le niveau d'eau étant élevé suite aux fortes pluies de jeudi, Maud et Noé décident d'aller jeter un œil à la cascade de Pissevieille. La cascade de 80m, d'ordinaire à sec, est magnifique en crue. Maud décide de ne pas en rester là et nous motive pour la descendre en rappel. Après quelques discutions et autres négociations, c'est parti! Ça sera pour samedi!
Du parking dans l'épingle du Tiourre, il nous faudra 45min sur un sentier plus ou moins bien tracé pour atteindre le départ du canyon. Le début est agréable, les cascades (maxi 8m), les sauts et les toboggans se franchissent sans encombres grâce à un très bon équipement en place. Au bout d'une heure, nous rejoignons enfin le centre d’intérêt de cette course, la cascade de 80m! La descente se fait plein gaz, sous les embruns, à quelques mètres de la chute d'eau... ambiance garantie!
Une petite marche de 20min sur un sentier raide permet de rejoindre le véhicule. Côté matos, prévoir une C30 pour les petites cascades et deux C80 pour la dernière (relais à -5).


vue imprenable sur la vallée du Tiourre


la C80

week-end spéléo en Lozère

Lozère dimanche 5, lundi 6, mardi 7 août

Présents : Maud, Ben, Mickaël et Noé

Départ dimanche matin à 8h avec 2 voitures car Maud reprend le travail lundi soir. Nous arrivons au camping de La Malène vers 11h pour s’installer.

Vue sur La Malène

Installation faite, nous dégustons un plat de pâtes et partons pour notre première cavité sur le plateau du Causse Méjean, l’Aven de Banicous dit Aven Boursicaut pour certain. Aucun problème pour trouver l’entrée mais mieux vaut avoir un véhicule avec une bonne garde au sol pour emprunter la piste qui mène à l’aven.


on retend les longes avant la descente... 



On attaque, Ben commence à équiper, les puits s’enchainent bien et nous arrivons rapidement dans le beau P53 avec son lac au fond.

puits d'entrée de Banicous

La vire du lac

Après un passage en vire, nous arrivons dans une petite galerie avec en son point bas, une étroiture dans laquelle coule un bon filet d’eau. Ben passe l’étroiture en premier, on se trempe correctement et il descend le P14 encore plus arrosé.


P14 arrosé!

Il remonte aussi tôt complètement trempé et après 2 secondes de concertation, on décide de prendre une douche au camping plutôt qu’à -150. La remontée se fait rapidement et la lumière du jour entrant dans le puits d’entrée, nous offre un joli spectacle. Sortie vers 19h, rangement et préparation du matériel pour le lendemain puis retour au camping. Arrivés au camping, on s’aperçoit qu’un orage est passé par là mais heureusement pour nous, notre voisin a mis à l’abri nos affaires.


Réveil à 7h lundi car une grosse journée nous attend. Petit déjeuner rapide et nous partons direction l’Abîme de Bramabiau dans le Gard à 1h de route du camping. Traversée aquatique facile mais soumise à une réglementation. (La traversée est soumise à autorisation. La seule contrainte est qu'il faut être licencié à la Fédération Française de Spéléologie pour avoir la permission d'y aller. Avant de faire la sortie, il faut prévenir quelques jours avant la sortie la personne qui se trouve à l'accueil de la visite touristique de la grotte tél : 04 67 82 60 78).


la perte du bonheur


On commence la traversée par la perte du Bonheur à quelques centaines de mètres de l’accueil du site, la progression est évidente mais le bas de néoprène conseillé car les passages en opposition sont nombreux si on veut éviter l’eau. Moins d’une heure de traversée et nous arrivons dans les parties aménagées. La sortie se fait entre les visiteurs et un sentier nous permet de remonter au parking en 20 minutes.


petit bain dans la traversée


résurgence de Bramabiau


Pause déjeuner au restaurant "l’Aven Gourmand" à Meyrueis, village où nous avons laissé le deuxième véhicule afin que Maud puisse aller bosser sans repasser au camping. Pas le temps de faire une sieste, nous repartons à trois maintenant avec Mick et Ben vers le Causse de Sauveterre pour descendre l’Aven de Corgnes. Après une heure de route et 20 minutes à chercher l’aven, nous pouvons enfin commencer. Belle entrée, un P91 magnifique mais un équipement pas simple. Il y a un nombre affolant de spits pas toujours bien placés et peu sont en bon état. On s’arrête en bas du P91 par manque de plaquettes et il faut bien dire que le resto du midi a bien émoussé notre détermination à aller plus loin.


aven de Corgnes



Remontée tranquille et comme la veille, une fois sorti, rangement et préparation du matériel pour le lendemain. Météo encore capricieuse en fin de journée. Alors que nous étions sous terre, un gros orage est passé au dessus du camping à La Malène mais cette fois ci et bien heureusement pour nous, le gérant du camping a creusé une belle tranchée autour de notre tente, ce qui nous a permis de dormir au sec.
Réveil mardi à 7h, petit déjeuner, pliage de tente trempée et retour à nouveau sur le plateau du Causse Méjean pour descendre l’Aven de Hures.


d'avent'hures en courbat'hures, nous croisâmes Ben'hures sur la route de hures

Accès facile depuis un parking au centre du village de Hures. 5 minutes de marche d’approche pour repérer l’entrée et le verdict tombe "c’est déjà équipé ! ". Commence alors un brainstorming ou plein de questions se bousculent dans nos têtes. Utiliser les cordes en place ? Est ce que quelqu’un va venir déséquiper dans la matinée ? Équiper par dessus ? Aller boire un coup dans le bar le plus proche ? L’option d’équiper par dessus est choisie. On prend nos 4 kits de cordes et Mick attaque l’équipement. Ça descend bien mais c’est pas toujours évident de doubler les puits. Nous arrivons à la salle Martel, continuons par le méandre dans lequel nous glissons plutôt bien et sans perdre de temps descendons le très beau puits de l’écho pour s’arrêter à la côte -205.


dans l'aven de Hures

entrée aven de Hures


Nous remontons rapidement et rejoignons l’extérieur vers 13h30. Retour direction Orgnac avec une pause goûter à Florac pour une arrivée avant 18h.

samedi 4 août 2018

gouffre Berger


CR de Ben
29/08/2018

6 mois qu’on l’attendait ! 6 mois qu’on avait inscrits fébrilement nos noms sur les formulaires de réservation. Toute cette attente pour ce monument de la spéléologie, le premier -1000 au monde, le Gouffre Berger !




La première inscription fut à 3, Noé, teletubbies rouge, Mick président de son état et Benoit, en formation. Se greffa ensuite Alan, qui renonça quelques semaines avant le départ. Il fut remplacé par Maud, qui a contracté le virus de la spéléo suite à ses aventures dans le Vercors.
Deux semaines avant la date fatidique Pierrot prend une décision audacieuse en décidant de nous accompagner. Entrée dans le gouffre le lundi matin et travail à Orgnac le mardi à 12h. Pour un TPST moyen de 20 h, c’est joueur mais bon, la chance sourit aux audacieux !
Pour la petite histoire, le CDS 39 équipe depuis plusieurs années le gouffre pendant 1 mois puis gère un planning de descente. En échange, les joyeux spéléos inscrits sont priés de remonter des ordures d’un point décharge à un autre et cela jusqu’à la sortie.
Mick et Noé qui sont descendus dans le Berger en 2016 jusqu’à -700 peuvent témoigner de l’efficacité du dispositif. En effet, plus beaucoup de sacs à remonter (une quinzaine) et un gouffre propre !
Rendez-vous est donc pris le dimanche à 17h pour un départ d’Ardèche. 17h c’est l’heure ou Pierrot décide de mettre son célèbre gratin de pâtes au four. Départ décalé à 18h15 du coup. On rejoint donc Mick et Noé à Méaudre qui y sont montés plus tôt dans le fidèle spéléo bus.
Installation et dégustation du terrible gratin de Pierrot ! C’est très bon bien qu’un peu gras. Renseignements pris auprès du cuisinier, il s’agit d’une recette secrète qui nous permettra de glisser dans les méandres.
Rémy Limagne, grand ordonnateur de ce rassemblement nous rassure, inutile de prendre la néop, les niveaux d’eau sont ultra bas.
Sous les regards un peu étonnés de nos voisins de camping, à Méaudres, nous finalisons les derniers préparatifs pour notre expédition prévue pour le lendemain…
Mick suspendu à une corde à 23h dans un camping, Pierrot qui remplit, vide, reremplit son kit, hésite, tergiverse et prend finalement sa pontonnière et sa capote.
Tel un père Castor, Mick nous régale d’anecdotes souvent macabres et après une dernière bière, nous allons nous coucher !
Le réveil sonne, tout le monde s’extirpe de son duvet et tout le monde tombe nez à nez avec Noé, déjà levé, raide et blanc comme une merde de laitier, « comme empaillé » d’après Mick. Il frissonne et n’a pas dormi de la nuit. Rageant d’autant plus qu’il était le mieux préparé d’entre nous ! Jugez plutôt : course à pied, vtt, cure de vitamine C, arrêt de l’alcool…
Malgré nos tentatives de minimisation des symptômes, il jette l’éponge et retourne se coucher, morose. Un coup dur pour notre équipe soudée.
Nous chargeons donc les kits dans le spéléo bus et quittons le camping à 7h. Arrivés au parking de la Molière à 7h35, nous nous enfonçons dans la forêt pendant 45 minutes avant d’arriver au bord du trou mythique où nous nous équipons. Un petit autographe dans le cahier et nous glissons déjà sur les premières cordes du premier puits. Il est 9h !



avant le grand départ...

Tous les premiers puits sont équipés en double. Une corde avec fractio et une corde plein gaz.
Après une succession de rappels (Puit du Cairn, Puit de l’Aldo…) et de méandres (faciles comparés au méandre de l’Ankou, la référence) nous progressons dans la grande galerie, puis le grand éboulis jusqu’à notre point prévu de repas : la salle des Treize où nous avalons sans se faire prier nos plats lyophilisés et un café pour se réchauffer.
Puis c’est reparti ! Quelle magnifique salle que la salle des XIII, Des immenses gours, de superbes concrétions. C’est gigantesque. Le parcours continu, plutôt agréable. Puis nous arrivons aux fameuses coufinades. Une portion moins large, avec de superbes mains courantes, magnifiquement posées et tendues… Non je déconne, les cordes sont là depuis au moins 15 ans, elles sont tonchées, détendues, pourries… Bon il n’y a pas beaucoup d’eau du coup on ne se mouille pas trop mais c’est plutôt acrobatique et fatiguant. S’en suit un long cheminement, vasques, rappels guidées… Malheureusement les cordes sont assez détendu et malgré le peu d’eau, on finit souvent le cul dedans, Pierrot pourra en témoigner.



les couffinades





beau plafond de fistuleuses après les couffinades


Deux magnifiques cascades suivent jusqu’à arriver au puit de l’ouragan qui ne fait pas beaucoup de bruit ce jour-là en raison du faible niveau d’eau. Le départ est plein gaz en plafond, belle ambiance !



puits de l'ouragan



base de l'ouragan



base de l'ouragan



réseau des cascades 



réseau des cascades



réseau des cascades



cascade Claudine


Encore quelques mètres de dénivelée et nous voilà arrivés à l’affluent et son magnifique petit lac. Nous prenons une petite pause à base de barres, faisons quelques photos et rendons un hommage à notre empaillé préféré.


l'équipe, incomplète, à -1100m



dédicace à l'absent...



l'affluent -1000


Il est l’heure de remonter à la surface, Pierrot doit rentrer ! Comme il doit dormir un peu avant de rentrer, il est décidé qu’il remontera en premier à son rythme et qu’une fois arrivé au bivouac -500, il pourra pioncer un petit peu sous les couvertures de survie en place en nous attendant. Maud Benoit et Mick remontent donc tranquillement, en faisant quelques pauses photos. Arrivés à la Salle Germain, nous entendons un bruit dans notre dos. Déjà les espagnols aperçus au fond ? Une lumière se rapproche, escalade une coulée et deux bras se tendent vers Mick : « c’est moi, c’est Pierrot… de l’eau s’il vous plait »
Dis donc, on a réussi à le doubler sans le voir ! En fait le Pierrot est tombé nez à nez avec une corde en remontant, il s’est jeté dessus, croll et poignée en avant et a remonté ce beau puit d’une trentaine de mètres. Une fois dans une petite galerie crado, il nous a entendu passer en dessous et s’est dit qu’il ne devait pas être au bon endroit.
Les retrouvailles faites, nous avons tous continué notre remontée. Nouvelle pause à 23h au bivouac puis c’est la remontée des puits. Nous sortons finalement du Berger à 4h du matin, frais et dispo, (jugez-en par vous-même grâce aux photos) et entamons la longue marche de retour jusqu’au parking de la molière en mode pilote automatique.



un dernier effort...



...après 18h sous terre

Mick prend vaillamment le volant du spéléobus direction Méaudre et Benoit en fidèle copilote lui tient compagnie jusqu’au camping (enfin presque, ça s’est joué à quelques minutes…)
Nous retrouvons Noé, le temps de s’inquiéter de son état de santé : ça va mieux ? Oui ? Cool, pousse toi je vais me coucher !
Levé à 9h30, nous flemassons au camping, Pierrot est partit lui direction l’Ardèche. Sa journée sera un vrai supplice (certains diront que le supplice fut pour ses visiteurs).
Après un bon déjeuner, nous mettons le cap sur le porche de Bournillon, plus grand d’europe pour un décrassage actif. Petit arrêt à Expe pont en Royans, magasin le plus chauffé d’Europe et cap sur l’Ardèche !
Un très bon week end, une magnifique grotte, une organisation sans faille, du latex, de l’huile, des fous rires ! Encore une victoire de la section grandes classiques du GASOIL !