Spéléos présents : Mickael Leroy, Noé Vergez, Pierre Farcy
Samedi 22 juillet:
Jour J, nous voilà enfin partis pour
une semaine, dans cette belle région qu'est la Chartreuse!
Très beau massif montagneux de 400 km²
proposant des tas de choses à découvrir toutes aussi
magnifiques les unes que les autres sur et sous terre!!!
Nous quittons
la fournaise Ardéchoise et après 3h de route dans les bouchons, nous commençons à apprécier l'altitude et
l'air frais de la montagne.
Arrivés en Chartreuse, à Saint Pierre
d'Entremont, le moral est au plus bas, il pleut à en boire debout!!!
Une fois bien installés, nous finirons
la soirée par boire, mais assis, en admirant les éclairs qui
frappent les monts Veyrand, Granier et le Pinet.
petite dégustation de bienvenue! |
premier contact avec le lave vaisselle. Soirée mousse! |
Au réveil les nuages se sont dissipés. La vue se dégage et nous profitons de ce superbe panorama depuis le hameau du Château où nous sommes installés.
vue depuis la terrasse sur Roche Veyrand. On distingue au fond à droite la trainée laissée par l'éboulement du Mont Granier! |
Le château, enfin ce qu'il en reste! |
en violet, le tracé de la rando... |
la ville de Crolles et la vallée de l'Isère, 1800m plus bas! |
Lundi 24 juillet:
Comme prévu, au petit matin, la pluie
est au rendez-vous.
Nous décidons de faire un tour
à Chambéry. Magasins, crevaison, bref journée de m***e.
Sur le retour, nous passons devant le mont Granier. Nous observons l'impressionnant éboulement qu'il y a eu en 2016, presque 200 000m3 de falaise se sont détachés!!!col du Granier |
Mardi 25 juillet:
La veille, nous décidons de nous lever
sur les coups de 7h.
A notre grande surprise, il pleut.....
Nous nous garons au col du Coq et
commençons une marche d'approche d'environ une heure en dénivelé
positif ou nous bravons la pluie, le brouillard et le vent, afin de
rejoindre le trou du Glaz sur le massif de la dent de Crolles.
L'objectif étant de faire la traversée
Glaz>Chevalier.
l entrée du trou du Glaz |
Au bout de 100m deux options:
-emprunter une lucarne à droite en direction du puits de la lanterne qui est un enchainement de quatre puits (12, 15, 18 et 12m) débouchant sur la galerie du marécage.
-emprunter une lucarne à droite en direction du puits de la lanterne qui est un enchainement de quatre puits (12, 15, 18 et 12m) débouchant sur la galerie du marécage.
-Nous choisissons l'option proposée sur le site du « Spéléo Secours Isère », c'est à dire en passant par
le puits de l'Ogive (P40), certainement plus confortable.
A notre grande surprise, en arrivant sur le P40, nous constatons que ce dernier est équipé en fixe, ce qui nous évitera de rappeler les cordes et ainsi gagner un peu de temps pour faire des photos.
puits de l'ogive |
Après le puits de l'Ogive nous
progressons sur une belle galerie avec plusieurs actifs qui sortent
en parois.
On franchit plusieurs passages en main
courante, escalade, ressauts : autant dire qu'il y a de
l'ambiance!!!
puits du lac |
On se restaure en 5 minutes puis
repartons vers le puits Fernand.
À partir de là, les puits ne sont
plus équipés, à nous de faire le travail.
Au pied du puits Fernand, un passage un
peu plus étroit mais tout de même confortable nous mène à la
diaclase Annette, elle aussi étroite mais qui se descend très
facilement malgré les frottements (15m + 6m).
marquage peu discret! |
La diaclase Annette débouche sur la
galerie 43, ni trop basse ni trop haute, mais qui nécessite une
progression voutée, voire à 4 pattes par endroits. On passe le
puits de la Vire (que l'on ne descend pas).
Plus loin on rentre dans un méandre à
droite au niveau du sol. Méandre très sinueux mais à taille
humaine qui tourne énormément et parait presque interminable. On
arrive à la base du puits de la Jonction (P10 remontant) équipé au
sommet d'une main courante qui nous mène une dizaine de mètres plus
loin à l'aplombs du puits Maurice, la verticale de la traversée
(P50+5). Le puits est beau, confortable avec du contre parois et du
plein gaz aussi.
P10 avant le puits Maurice |
En bas de ces 50m de verticale, un palier sur une vire équipé d'une petite main courante donne sur les 5 derniers
mètres du puits.
Attention, il est nécessaire, pour le
dernier à descendre, de rappeler la corde au niveau du palier et
ensuite, descendre les 5 derniers mètres sous peine de coincer la
corde sur une lame rocheuse.
On enchaine dans le méandre Nadine qui
est sur la description, accrocheur (surtout au début).
Les petits bouts de combinaisons
éparpillés tous le long du méandre confirment le descriptif.
La fin du méandre est plus
confortable, on rencontre même un ressaut descendant d'environ 5m.
La fin du méandre donne directement
sur le puits de l'Oubliette que l'on descend en partie. Puis
nous continuons à évoluer sur une vire plutôt aérienne qui permet de
regagner la suite du réseau, une galerie avec ramping et laminoir
beaucoup plus confortable que ceux que l'on peut trouver en Ardèche.
vire dans le puits de l'oubliette |
On débouche sur le puits de la
Toussaint (P25+8m). Attention aux cordes! Malgré une descente en
deux étapes, il faut, dans les 25 premiers mètres, gérer au mieux
les frottements qui y sont assez importants.
Le puits débouche dans une vaste
galerie au sol rempli de blocs empilés qui lui donnent un
aspect très chaotique. Nous sommes dans la galerie Chevalier!!
galerie Chevalier |
La sortie se trouve vers le sud, le
passage le plus évident est situé sur la droite de la salle. Il faut
suivre les bouts de réfléchissant qui mènent directement à
la sortie après un 1km de randonnée souterraine.
La sortie est un peu cachée, le porche
de la grotte Chevalier est loin d'être en bon état.
A cause du gel, les parois sont très instables, et je pense qu'il n'est pas impossible que dans les années
futures, la cavité se bouche totalement à cause des éboulements. Profitez en donc tant qu'il est encore possible de faire cette traversée,
qui est superbe, très agréable et se fait sans encombre!!
Le chemin de retour se fait dans le brouillard, sur une vire étroite équipée d'une main courante. En passant prés d'un arbuste, nous effrayons un tétra qui manque nous faire tomber de l'étroit chemin. Manquerait plus que ça, un secours à cause d'une volaille!
En cas de pluie, de gel ou de neige le sentier devient vite dangereux, la prudence est de mise!
Le chemin de retour se fait dans le brouillard, sur une vire étroite équipée d'une main courante. En passant prés d'un arbuste, nous effrayons un tétra qui manque nous faire tomber de l'étroit chemin. Manquerait plus que ça, un secours à cause d'une volaille!
En cas de pluie, de gel ou de neige le sentier devient vite dangereux, la prudence est de mise!
entrée de la grotte Chevalier |
La dent de Crolles est un plateau
calcaire de seulement 2km² où plus de 50km de réseaux se croisent
sur plusieurs niveaux. C'est donc un vrai labyrinthe, mais malgré
cela les différents parcours sont très bien balisés. Il est quand
même nécessaire, comme pour toute sortie, de bien étudier la
topographie avant la traversée, de partir avec le matériel adéquat
et d’avoir une topo sur soi, afin d'éviter tous problèmes
d'égarement.
retour au col du Coq |
Le matériel nécessaire pour la
traversée :
Deux cordes de 55m ou une 110m.
Une corde de secours de 55m
Une boussole + la topo
TPST : 6H30
Marche d'approche : 1h aller, 1h retour
Mercredi 26 juillet:
Mercredi matin, on reste tranquille au
gîte, chacun à ses occupations.
On part tôt en début d'après midi
pour faire le canyon d'Alloix.
Le ruisseau d'Alloix n'a pas beaucoup d'intérêt en période d'étiage, mais
avec les pluies des derniers jours, l'occasion était bonne à
prendre!
1Km de long pour 200m de dénivelé
entre le départ est l'arrivée.
On gare notre véhicule « citron »
en dessus de Montalieu, un hameau sur la commune de Saint Vincent de
Mercuze, au niveau du château d'eau.
Puis on prend "le chemin
d'autrefois" qui se trouve une centaine de mètres plus haut, en
bord de route.
marche d'approche sous la cascade que nous allons descendre! |
On fait une marche d'approche d'environ
45minutes où on prend une bonne suée pour arriver au départ du
canyon « le moulin de Tardy ».
Les 300 premiers mètres ne sont pas
très intéressants.
La partie verticale commence par une
jolie cascade de 22m où deux gros jets d'eau arrivent de droite et
de gauche; ils se croisent à environ 10m de haut, ça met dans le
bain d'entrée!!!
concentration avant de se jeter à l'eau! |
la C22 |
On poursuit ensuite par une C6, on
enchaine par des gours entre les blocs, des mini toboggans puis trois
vasques avec une main courante et, au bout, une vue imprenable sur la
vallée et, plus loin, les Alpes. Nous sommes au sommet de la C43.
la C43, ambiance garantie! |
La cascade se descend très bien. A environ -5, il y a un amarrage permettant d’y attacher un kit, pour
éviter un gros frottement de corde.
saut 6m |
On enchaine sur des ressauts, sauts,
toboggans et autres cascades de taille modeste et finissons par une
belle C28 ou l'on se fait bien arroser, avant de regagner la rive et
de rentrer au véhicule qui se trouve à 5 minutes de marche.
C15 |
C28 |
Le canyon d'Alloix est très facile,
très beau, avec un avantage : il est très peu encaissé et on peut
donc à tout moment, sortir du cours d'eau.
On retiendra la phrase de Noé :
"Fallait oser, faire un canyon pour nettoyer le matériel de
spéléo!"
Matériel requit :
Cordes 2 x 45m + cordes de secours
Combinaisons néoprène
Jeudi 27 juillet:
La météo étant plus clémente en
cette fin de semaine, nous nous tenons au programme initial et
partons plus motivés que jamais, faire Guiers Mort - Guiers Mort par
les Tritons et l'Escalier Bis.
On démarre la marche d'approche du
parking de Perquelin et environ 40 minutes plus tard, nous arrivons
au porche du Guiers Mort, une des résurgences du réseau de la Dent
de Crolles.
l'entrée du Guiers Mort |
On commence par de la belle galerie,
mais très rapidement, arrivons à l'entrée du réseau Sanguin, très
facilement repérable par l'énorme courant d'air.
Le réseau porte très bien son nom,
les inventeurs ne devaient pas avoir de genouillères...
Je cite : Un réseau "plus ou
moins large pouvant être pénible pour les forts gabarits" de
200m de long avant d'arriver au pied du Puits Pierre, P12+23, que
l'on remonte.
On enchaine ensuite par la galerie Paul
qui est plus confortable que le réseau Sanguin puis la galerie
Perquelin qui est, cette fois-ci, à taille humaine!
dans la galerie des Perquelins |
On passe en main courante le puits
Isabelle (P64) qui a un diamètre plus que respectable.
En suivant bien les indications
préconisées par le SSSI, on rencontre plusieurs carrefours pour
arriver dans la galerie des Tritons. On traverse un premier puits en
main courante, puis un second: nous sommes à la "Vire Rias".
Ensuite, on continue la galerie toujours tout droit.
vire Rias |
Ensuite, on continue la galerie toujours tout droit.
Un pont rocheux avec le vide de chaque
coté nous permet de traverser le Puits Moulin .
On se dirige ensuite vers le Puits
Noir. Deux possibilités s'offrent à nous:
Descendre le Puits Noir et arriver assez rapidement au Puits du Cerf, ou prendre le Boulevard des Tritons qui rallonge un peu la boucle, en passant par le Puits Banane, P15 que l'on remonte.
Nous choisissons la deuxième option et continuons dans la galerie, avec deux passages en mains courantes, qui donnent accès à la cascade rocheuse (P40), point haut de la boucle et fractionnée à plusieurs reprises.
Une petite galerie non balisée, sous la cascade, se terminant par un laminoir sableux assez court, nous donne accès au puits du Cerf, magnifique verticale avec énormément d'arrivées de puits et de départs de galeries. On s'engage dans la galerie du Faciès Souriant qui est plutôt linéaire.
Descendre le Puits Noir et arriver assez rapidement au Puits du Cerf, ou prendre le Boulevard des Tritons qui rallonge un peu la boucle, en passant par le Puits Banane, P15 que l'on remonte.
puits banane |
Nous choisissons la deuxième option et continuons dans la galerie, avec deux passages en mains courantes, qui donnent accès à la cascade rocheuse (P40), point haut de la boucle et fractionnée à plusieurs reprises.
la cascade rocheuse |
Une petite galerie non balisée, sous la cascade, se terminant par un laminoir sableux assez court, nous donne accès au puits du Cerf, magnifique verticale avec énormément d'arrivées de puits et de départs de galeries. On s'engage dans la galerie du Faciès Souriant qui est plutôt linéaire.
départ de la galerie du faciès souriant |
A partir de ce point, ce qui reste à
parcourir pour retrouver la sortie, soit un peu moins de la moitié
est beaucoup moins évident. Le balisage est par endroits absent. La progression se fait plus lentement et avec prudence.
Par le Faciès Souriant, nous nous
dirigeons vers l'Escalier de Service Bis, une faille d'une vingtaine
de mètres, se descendant de préférence avec une corde.
On arrive après un boyau et un P3 dans le collecteur, où l'on retrouve des scotchlight orange.
On passe en opposition plusieurs
marmites, sauf celle de la Piscine qui, étant un peu plus grande que
les autres, se franchit à l'aide d'une main courante aérienne dite
"la Tyrolienne".
la piscine |
tombera, tombera pas? |
On arrive ensuite rapidement à la vire
des Stalagmites, qui se trouve dans les plafonds du collecteur. Elle
est, vue d'en bas, assez discrète. Pour y accéder, on remonte la
corde sur 6m environ pour arriver à la main courante qui permettra
d'emprunter la vire.
vire ses stalagmites |
le collecteur |
Le collecteur, un peu moins volumineux,
ressemble à un méandre où nous évoluons en hauteur mais il est
conseillé pour la sécurité et la facilité de se rapprocher du
fond dès que possible. On fini la progression les pieds dans l'eau,
où nous arrivons à la Plage. Quelques mètres plus loin se trouve le Siphon.
la plage |
Avant le siphon, 2 galeries s'ouvrent
face à face, de chaque cotés de la rivière.
Nous quitterons la rivière en prenant
celle de gauche qui nous mènera à un P12, une main courante puis un
P10 que l'on remonte avant de redescendre un P3. On retrouve
rapidement la rivière et la Cascade Elisabeth que l'on descend en
rappel guidé, pour se diriger vers le Labyrinthe, galerie au
multiples départs (barrées par des cailloux comme pour le réseau
Sanguin) où la progression se fait en ramping et à quatre pattes.
C’est la dernière étape avant d'arriver dans les plafonds de la salle de l'Ouragan.
roche ciselée dans la rivière |
cascade Elisabeth |
C’est la dernière étape avant d'arriver dans les plafonds de la salle de l'Ouragan.
puits de l'ouragan |
salle de l'ouragan |
La salle de l'Ouragan peut se mettre en
charge. Si c'est le cas, traverser la salle par la main-courante,
sinon un rappel permet d'accéder au fond de la salle et retrouver la
Grande Salle (départ du réseau Sanguin) pour enfin ressortir et
voir la lumière du jour.
salle d'entrée du Guiers Mort |
Respectez bien le balisage, vous
rencontrerez beaucoup de carrefours lors de cette boucle, les
galeries sans intérêt, sont barrées par des cailloux.
Vendredi 28 juillet:
Après l'expédition au Guiers Mort qui a été assez fatale pour les genoux malgré les protections, le matin ce
sera repos pour tous.
L'après-midi nous partirons sur la via
ferrata de la Roche Veyrand, se trouvant juste en face de notre gîte: 900m de long avec un peu plus de 300mètres de dénivelé, très bien
équipée et en accès libre à la condition d'avoir le matériel de
progression adéquat.
vue sur St Pierre d'Entremont |
La via commence par une première
partie facile, réservée à tout publics (ou presque), avec un
échappatoire pour redescendre à St Pierre d'Entremont. Ou bien,
continuer vers la deuxième partie un peu plus engagée, mais qui,
pour des spéléos, se fait très facilement. Aussi, à la clé, une
très belle vue et une bonne sensation sur la fin avec 200 à 250 mètres de vide sous les pieds!
Samedi 29 juillet:
Nous préparons notre retour en
Ardèche.
Rangement, ménage, valise, pour
ensuite prendre le départ pour le Sud.
Un superbe séjour, alimenté
d'activités différentes qui nous auront permis de faire
connaissance avec les sommets, les falaises, les sous-sols et les
rivières de la Chartreuse.
Rappel important :
Le réseau de la Dent de Crolles est
assez complexe, avec beaucoup de galeries se recroisant. Il est très
important de préparer avec sérieux toute sortie dans ce massif.
Toutes les infos nécessaires sont sur
le site du SSSI : http://www.sssi.fr/articlecategory/topos
PS : Ne faites pas comme nous et pensez à vous renseigner auprès des clubs locaux pour connaître les équipements déjà présents sous terre, ce
qui vous évitera de promener dans un kit un peu plus de 100m de
cordes inutilement...
2 commentaires:
Ce n'est pas des genouillères qui nous manquaient car à l'époque on se posait même pas la question (erreur);il s'agit d'une petite déviation de cible de la massette qui avait coloré le boyau et qui m'a poussé à donner ce nom à ce passage-clé d'accès hivernal aux réseaux profonds.Bonne continuation, Thierry Marchand
Merci pour cette petite précision historique. Comme quoi derrière chaque nom de passage il y a une histoire! A bientôt Thierry
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