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levé de soleil sur les hauteurs de St Christol |
Saint Christol d’Albion, dimanche 9h
du matin, la trappe s’ouvre, 6 individus en sortent, heureux et
repus, le visage et le corps marqués de cernes, de courbatures et de
boue. Ils retrouvent leur camion jaune et se déséquipent en
partageant de nombreuses anecdotes. C’est en vêtement civils
qu’ils pénètrent dans le gite de l’Aspa avant d’attaquer un
brunch homérique composé de confitures, miel, café, thé brioche,
beurre mais aussi pâtes au pesto et autres victuailles. Les estomacs
pleins, nos héros des temps modernes se traînent ensuite jusqu’à
leur douche, qu’ils découvrent froide. Les plus faibles préfèrent
se glisser sales (et sales ils le sont assurément) dans leurs
duvets. Quelques minutes plus tard, le sommeil les cueille, en
témoigne les terribles ronflements qui s’échappent de la chambre
213. Mais quittons nos héros ici un moment et rebroussons chemin
dans les arcanes du temps !
Bollène, vendredi soir 18h30, Benoit
et Maud sont au volant de leur voiture, en retard, en direction du
parking du Decathlon de Bollène où ils sont censés retrouver les
complices de leur futur plan machiavélique.
18h31, quelques kilomètres plus loin,
Stéphane, Mickaël, Noé et Pierre déambulent dans les rayons du
supermarché de sport, leader européen de la polaire à 9,99 euros.
Ils se faufilent de rayon en rayon à la recherche du dernier élément
manquant à leur panier, les terribles purées lyophilisées
Aptonia ! Le rayon trouvé, les féculents poudreux sont glissés
dans le panier bleu (habile référence à un code couleur identique
entre chaque magasin de la marque) et nos 4 malfrats se dirigent vers
la caisse. La douloureuse réglée, ne reste plus qu’à franchir la
porte coulissante automatique mais avant elle se dresse, tel un juge
de paix, le portail automatique de détection des vols.
Mickaël s’engage alors d’un pas
hésitant entre Charybde et Scylla et déclenche alors une suite d'événements désagréable allant du déclenchement de l’alarme
à une fouille intégrale par le vigile du magasin. Dix minutes plus
tard ils sont libérés par le personnel après avoir pu prouver leur
innocence.
C’est au moment de leur libération
qu’ils retrouvent Benoit et Maud. Une fois tous installés dans le
spéléobus, la fine équipe se dirige vers Saint Christol d’Albion
où le gite les attend. Le gite ET l’assemblée du CDS 84 qui se
tient ce soir-là. Une autre terrible nouvelle se dresse en travers
de leur chemin, la gardienne du refuge les informe que le radiateur
de leur chambre ne fonctionne pas (ce qui fin décembre peut
être préjudiciable) ! Qu’à cela ne tienne, la phalange
ardéchoise compte dans ses rangs un être demi divin, moitié
spéléo, moitié plombier, le terrible Stéphane qui se propose
d’aider notre logeuse à réparer sa chaudière !
La réparation effectuée, les pâtes
sont vite prêtes et nos nyctalopes préférés ne résistent pas au
besoin irrésistible de se faire remarquer en posant leur marmite
fumante sous un détecteur de fumée, ce qui ne manque pas de
déclencher l’alarme à incendie et de ruiner la réunion du CDS …
Leur repas est également agrémenté
d’une discussion avec un mutant de la spéléologie vauclusienne,
auteur d’innombrables découvertes et un peu blasé par les
kilomètres de première à parcourir tous les weekends. Il est
d’ailleurs l’un des découvreurs de l’aven responsable de la
venue de nos six ardéchois sur le plateau.
Quelques verres de rouge plus tard, les
déjà moins vaillants spéléologues se glissent dans leur duvet
avec un objectif réveil à 6 h 48 (consensus entre les différentes
propositions des membres de la chambrée)
Samedi matin, 8 h et quelques minutes,
le petit déjeuner est avalé, le spéléo bus chargé, sans coup
férir le trou trouvé, ne reste plus qu’à pénétrer !
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P50 de l'Aze |
L’aven julien, car oui c’est son
nom, avale donc nos valeureux amis qui aussitôt dévalent le puits
d’entrée de ce magnifique réseau. Il est important qu’à ce
point de ton récit tu saches cher lecteur que l’aven Julien est un
nouvel accès au réseau des neiges, déjà constitué du magnifique
souffleur et de l’aven des neiges.
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belle galerie fossile vers -200 |
Donc des puits, des galeries fossiles,
quelques reptations, des arrêts photos et quatre heure plus tard ils
déjeuneront avant d’attaquer les ou plutôt le grand puits qui les
mènera au fond. Et quel puits ! -32 ,-55,-70 et là, arrêt sur
une trémie suspendue. Des blocs immenses viennent boucher un puits
non moins immense. Pensée émue pour les découvreurs, qui ont dû
avoir les fesses qui font bravo au moment de se lancer dans le puits
sous la trémie ! Cette trémie, ils ont failli la rater faute
de corde. Une sombre histoire de ganses trop longues. Il faudra toute
l’astuce du sanglier des Cévennes pour parvenir à toucher le fond
(du puits).
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Pierrot au bout de sa vie... |
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dernier P50. On remarque les énormes blocs coincés au sommet! |
Cet
extraordinaire puits n’est finalement que l’introduction au
superbe collecteur et à son non moins magnifique siphon amont.
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les gasoileux devant le siphon amont |
Mais c’est à l’aval que se cache
la cerise sur le gâteau, un superbe puits de 65m qui leur fait
s’écrier :
« Saperlipopette ! Imagine
la cascade quand ça se met en charge ! »
Cette phrase restera assurément dans
les anales de la spéléologie moderne
Mais cet aller-retour en bas du puits
marquera également la fin de leur descente et le début de la
mythique remontée
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beau canyon avant le puits de l’hallucination |
En effet, le plan était le suivant :
déséquiper le maximum de l’aven, les explorations étant
terminées pour quelques années. Nos adeptes de la clef de 13 et de
10 démontèrent donc tous les amarrages, plaquettes multimontis…
et remontèrent cordes, filets et autres accessoires spéléologiques
jusqu’au sommet des grands puits.
Ceci fait, ils retrouvèrent avec
appétit leurs sublimes purées Aptonia, réservoir d’énergie pure
qui leur permirent de remonter sans coup férir jusqu’au début de
notre histoire !
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petit moment farniente avant d'attaquer les puits |
Mais laissons-les là, ces
représentants de l’espèce Homo speléologicus. Ils reviendront
sans doute hanter les pages de ce blog dans les prochains semaines…
A vous les studios